mercredi 27 juin 2007

Saturée.

J'en suis entièrement infectée, tous les pores de ma peau en sont obstrués, je ne pense à rien d'autre, je ne parle de rien d'autre, je ne fais rien d'autre.
Je suis saturée.
Saturée de pensées, d'information, de discussions, envahie.
Je suis anorexique à temps plein, Pascale à temps partiel.
Mais quand cela va-t-il changer ? Et, surtout, quand vais-je arrêter de me demander quand cela changera et le ferai-je sans me poser de question ?
Mes pensées roulent à une vitesse folle, les questions se chevauchent les unes les autres, et ça tourne, ça tourne, ça tourne. J'en ai mal au coeur, j'en ai mal à la tête.
J'en peux plus, c'est assez.
Ma psy me parle de méditation depuis plusieurs mois, mais je n'ai jamais trouvé le courage de ne rien faire un instant et d'essayer. Maintenant, je m'en fiche, je dois le faire. Peut importe si j'ai du mal à ne pas bouger, si je trouve cela ridicule et que je me sens stupide, que je me sens coupable de me reposer, peut importe, je me dois de le faire.
Je vous fait partager le site qu'elle m'a recommandé :
http://base.club-positif.com/cl.1/alpha.html si cela peut vous être utile.
Je m'engage à le faire chaque jour en espérant que ça puisse m'être bénéfique.

dimanche 24 juin 2007

Prétexte.

Une excuse.
Cette maladie n'est strictement rien d'autre qu'une grosse excuse, un prétexte, un moyen d'éviter ma vie.
Suis-je lâche à ce point ?
Pathétique au point de nager dans mon malheur en sachant pertinemment les majeures causes de ma maladie, et de ne pas prendre les bouées qui se pointent à l'horizon ? Parfois, j'ai honte de moi.
J'ai 18 ans. Il est plus que temps que je prenne totale responsabilité de ma vie et que j'affronte mes peurs. Mais lance toi, fonce, jette toi bordel !

Certaines choses me terrifient, certaines choses me dégoûtent horriblement et bloquent ma guérison. Pourtant, je l'avoue, je n'ose en parler. Je suis incapable. Je reste muette.
J'espérais que le temps fasse son oeuvre, que les peurs se dissipent, mais j'ai une façon peu commune de voir la vie. Et je doute malheureusement que ma perception ne change.
Comment arriver à reprogrammer mon cerveau, à défaire certaines associations ?
Je suis profondément horrifiée par l'être humain.
Je l'avoue, j'ai du mal à ne pas le voir comme un animal.
Accepter la nourriture, c'est accepter la vie.
Accepter la vie, est-ce pourtant accepter d'être cet animal égoïste, rongé de pulsions, hypocrite et cruel ?
Accepter de vivre, d'avoir les formes d'une femme, est-ce pourtant d'accepter d'être vue comme une proie, un bout de chair dévoré par les regards d'hommes pervers ?
Accepter de vivre, est-ce pourtant d'accepter également que c'est profondément inutile, futile et absurde ?
J'ai une façon tordue de voir la vie, et j'espère qu'elle changera.
J'étais rongée de 'Pourquoi?', et maintenant je n'attends que la réponse de mes 'Comment?'.

jeudi 14 juin 2007

En retard, En retard, j'ai rendez-vous quelquepart.

Je me baladais en vélo hier soir, à l'heure ou le soleil s'apprêtait à se coucher, question d'évacuer mon angoisse incontrôlable du moment.
Cette courte demi-heure à pédaler, pédaler, pédaler et voir défiler les dizaines de maisons quasi identiques, les voitures stationnées dans leurs entrées respectives et leurs heureux propriétaires installés sur leurs perrons, m'aide en effet bien souvent à oublier mes peurs et problèmes de la journée pour un trop court instant.
C'est pendant cette promenade, hier, que j'ai croisé un petit lapin blanc. Toute petite, minuscule boule de poil blanche qui me fixait. Il est plutôt rare d'apercevoir ces bestioles liliputiennes en liberté dans mon quartier. Probablement l'animal domestique d'un des heureux propriétaires assis sur son perron à siroter un apéritif...

Bref, il était là, immobile, ne cessant de me fixer de ses petits yeux rouges. Ça m'a immédiatement fait penser à cette pauvre Alice.

Et si j'étais, moi aussi, tombée de l'autre côté du miroir ? Et si j'avais à un moment suivi ce fichu petit lapin pressé et que je m'étais retrouvée dans un monde absurde et illusoire, sans m'en rendre compte. Comment en sortir alors ?
Je me suis rappelée que cette chère Alice avait utilisé sa logique, son bon sens, afin de se sortir du pétrin. Est-ce là, la clé ?
Je dois faire vite avant de rester emprisonnée dans ce monde ou le temps est déréglé...

Puis, en m'éloignant, ça m'a évidemment fait penser à ma Choupette que j'ai cruellement arraché à ce monde il y a deux mois de cela.

...Pour ne me laisser que plus seule et coupable.

Éternellement seule et coupable.

mercredi 13 juin 2007

« Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir, parce que la lumière me gêne.»

'' Le vent se frayait un chemin parmi les feuilles et ressortait des arbres tout chargé d'odeurs de bourgeons et de fleurs [... ] Le soleil dépliait lentement ses rayons et les hasardait, avec précaution, dans des endroits qu'il ne pouvait atteindre directement, les recourbant à angles arrondis et onctueux, mais se heurtait à des choses très noires et les retirait très vite, d'un mouvement nerveux et précis de poulpe doré. Son immense carcasse brulante se rapprocha peu à peu, puis se mit, immobile, à vaporiser les eaux continentales et les horloges sonnèrent trois coups. ''

Je l'avoue, je ne suis pas une grande lectrice.

Je suis facilement distraite et ennuyée, et il est pour moi impossible de lire un livre qui pourrait être confondu avec un dictionnaire. Rares sont les ouvrages qui retiennent donc mon attention.
Voici un deuxième roman que j'ai beaucoup apprécié, écrit par l'écrivain surréaliste Boris Vian, qui fait sans le moindre doute parti de mes auteurs favoris. On nous a proposé la lecture de 'L'Écume des jours' pour l'épreuve finale de Littérature cette année, et j'étais loin de m'imaginer que j'allais découvrir un réel petit trésor entre les deux couvertures bleues arborant un couple de poupées bout-de-chou.

Absurde à souhait, rempli de citations qui malgré leur incohérence nous font réfléchir, une histoire quasi absente et insensée, des personnages ridicules et attachants... Un coup de coeur.


lundi 11 juin 2007

Qui maitrisait le monde des odeurs maitraisait le coeur de l'humanité.


"Ou encore comme la tique sur son arbre […] solitaire, concentrée et cachée dans son arbre, aveugle, sourde et muette […] butée, bornée et répugnante, reste embusquée, et vit, et attend. […] Une tique comme cela, voilà ce qu'était l'enfant Grenouille. Il vivait refermé sur lui-même […] il ne donnait rien que ses excréments ; pas un sourire, pas un cri, pas un regard brillant, pas même sa propre odeur."
Un extrait d'un livre que j'ai lu, lu et relu, que je vous fait partager ici. Je n'ai pas vu la version cinématographique et ne compte pas la voir non plus de peur que ça ne gâche ce que je me suis moi-même imaginé. En fait, je n'aurais jamais cru que le roman ait pu été adapté en vidéo, ça doit être plutôt étrange et incomplet. Après tout, «Notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs.», pas plus que l'image à mon avis.
Un roman à découvrir absolument.


dimanche 10 juin 2007

À la mode de chez nous.

Festival de la Mode de Montréal. 10 juin 2006.
Photos by me.




















































































Voilà quelques photos de mon passage au Festival de Mode de Montréal.

Un podium, de la musique au max, des flash, des mannequins, des vêtements, un défilé. J'en ai presque versé une larme de joie.
Plusieurs choix de mélanges de tissus intéressants, du jaune et du rouge plein la vue, des ensembles quasi intégralement copié de L.A.M.B, des robes extravagantes, des leggings métalliques, et une photographe amateure ^^
Le criminel retourne toujours sur les lieux du crime, dit-on.
Et si c'était vrai ?
Et si cette fixation que j'ai de retourner dans mon ancien quartier que j'ai quitté vers mes 11 ans, pouvait avoir un lien avec ma propre mort.
Et si je m'étais assassinée moi-même à cet endroit?
Peut-être n'est-ce que de la nostalgie...
Reste qu'hier, j'y suis allée en voiture, seule, dans les petites rues de mon quartier d'enfance.
Sont remontés de nombreux souvenirs, bons et mauvais. Mauvais surtout.
Peut-être y suis-je aussi allée pour tenter de tourner la page...Celle de mon enfance.
Je me surprends aussi souvent à me balader en vélo et trainer dans les parcs pour me balancer sans voir passer les heures. Comme une petite fille. Comme la petite Pascale. Comme si je m'accrochais toujours à cette partie de moi que je suis incapable de laisser partir complètement...
J'ai maintenant 18 ans depuis quelques semaines et je vis cette entrée dans le monde adulte beaucoup mieux que je ne l'imaginais. J'avais si peur...et puis je vois bien que ça ne change rien. Sinon que je me sens enfin grandir, devenir une jeune femme plus autonome, indépendante et confiante.
Comme quoi il faut affronter ses peurs, pour se rendre compte qu'on était effrayé pour rien du tout.

C'est la même chose avec la maladie. Plus j'avance dans la guérison, plus je me rends compte que j'étais terrifiée pour absolument rien.

Plus on se visualise comme la femme qu'on souhaiterait être, plus on le devient. Si je continue à me considérer comme une fillette effrayée qui a besoin de ses petites roues d'en arrière, plus je le resterai.



dimanche 3 juin 2007

Reprendre ma place.

Ça fait un bon moment qu'il ne s'écrit plus rien dans ce petit blog...


Pourquoi ? Parce que j'ai décidé de ne plus donner de l'importance à cette maladie ou à cette guérison, je ne veux plus y penser, je veux voir tout ça disparaître...Le meilleur moyen ne réside-t-il pas dans le fait de ne plus en parler ? Je veux m'occuper de ma vie, faire des activités que j'aime, aider des gens, être quelqu'un de bien et d'heureux.



Seulement, alors quoi écrire ici ? J'ai honte d'avouer que je n'avais strictement rien d'autre à dire. J'ai été malade pendant si longtemps, je me suis enfermée à l'intérieur de moi-même et j'ai oublié la clé... J'ai chassé toute parcelle de vie en moi, je me suis vidée de tout et il ne reste aujourd'hui plus grand chose de la personne que j'étais avant, de celle que j'aurais dû accepter il y a bien des années. Je suis confrontée à ce vide qui me fait si peur...heureusement, il se dissipe, il se remplit et me laisse un peu de place. Tout simplement parce que j'ai décidé de me pardonner, de tenter de me faire confiance, d'essayer de m'accepter.


La vraie Pascale n'est peut-être pas aussi forte, grande, mince, belle, indépendante, drôle et intéressante qu'elle ne l'aurait souhaité.


La vraie Pascale ne mesure qu'1m62, et ça ne changera jamais. Elle n'aura jamais une forte poitrine et a naturellement les fesses un peu rebondies. Elle a un teint pâle, des sourcils en accent circonflexe et les ongles rongés jusqu'au sang. Elle est un peu timide et il lui faut du temps pour s'adapter et être à l'aise avec les gens. Elle n'a pas confiance en elle, se dévalorise, a tendance à s'effacer et est plutôt insécure et angoissée face à la vie derrière ses faux airs de jeune femme forte et impassible. Elle déteste rire d'elle-même autant qu'elle déteste rire des autres. Elle a profondément honte de la personne qu'elle est, tout en sachant qu'elle a tort. Elle est remplie de contradictions de la racine des cheveux jusqu'au bout des ongles.


La vraie Pascale n'est pas parfaite.


J'aurais tort de ne nommer que ses défauts, puisqu'elle a aussi des qualités. Pascale est une généreuse innée qui est prête à donner de son temps, de son argent, de son aide sans compter. Elle finit toujours ce qu'elle commence, peut importe ce que c'est. Elle est passionnée, ambitieuse et est convaincue qu'avec un peu de confiance, elle pourra réussir tout ce qu'elle veut. Elle est une éternelle rêveuse. Elle est sensible, empathique et chaleureuse...mais pas en ce moment. Elle a, en fait, beaucoup de mal à se trouver des qualités.


Mais ça viendra.


Pascale finira par s'accepter, puisqu'elle en a décidé ainsi.